Nous voici en 4e semaine de nos « Lectures en Partage » et voici la présentation du livre de J.Paul Dubois « Tous les hommes n’habitent pas le monde la même façon » avec la collaboration de Thérèse LENOBLE, Jacqueline CLAVERIE et Nicole BOIRIN. Vous trouverez aussi les retours sur la 3e semaine qui nous ont été adressés relatif au précédent livre. Compte tenu de la prudence à adopter quant au dé-confinement, nous pensons qu’il serait agréable si vous le voulez bien de poursuivre nos échanges en ligne. Nous avons toutes sans doute beaucoup lu durant ces deux mois d’enfermement. Faites nous part de vos coups de cœur ou de vos relectures des grands classiques. C’est avec plaisir que nous continuerons à les publier. Merci d’avance de nous envoyer vos résumés de lectures et vos impressions personnelles.
Amicalement « Le Groupe des Bénévoles de la Bibliothèque »
Tous les Hommes n’habitent pas le monde de la même façon de Jean.Paul DUBOIS
Résumé présenté par Thérèse LENOBLE
Selon Wikipédia : Jean-Paul Dubois (né le 20 février 1950 à Toulouse) est un écrivain français. Il a suivi des études de sociologie. Il a été journaliste au service des sports de Sud Ouest, au Matin de Paris, puis grand reporter au Nouvel Observateur. Il a publié une vingtaine de romans, un essai, deux recueils de nouvelles et deux recueils d’articles ; il a préfacé un livre de photographies consacrées aux pins Bristlecone, quadri-millénaires, les plus vieux arbres du monde, et un recueil de nouvelles proches de ce qu’il écrit lui-même. Il collabore parfois à des périodiques.
Dans un entretien réalisé en 2005, il se définit comme libertaire : écrire, c’est sa façon à lui de faire toujours de la politique. Comme pour rappeler qu’il y a des gens qui ont et des gens qui n’ont pas, des gens qui dominent et d’autres qui sont soumis et que la société sécrète en permanence ce genre de relations d’injustice. Selon lui, même dans le mauvais sens, l’inégalité est fondatrice d’une société.
Il reste un auteur particulièrement discret.
En 2004, prix Femina et prix FNAC pour « Une Vie française ». Le 4 novembre 2019, il reçoit le prix Goncourt pour son livre Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon.
Comment j’ai vu ce livre.
C’est un roman sur deux plans, deux époques ; les souvenirs et la vie présente. Le premier, relate la vie familiale de Paul avec ses parents à Toulouse, la séparation des parents (père pasteur Danois, mère gérante d’une salle de cinéma « underground » et libertaire), la vie déjantée autour du cinéma de sa mère puis le départ au Québec pour rejoindre son père pasteur dans une petite ville où l’on exploite des mines d’amiante. Finalement Paul s’installe à Montréal comme « concierge/ superintendant » d’une copropriété, l’Excelsior.
Le deuxième plan, c’est la cohabitation avec un codétenu à la prison de Bordeaux à Montréal. Il faut attendre la fin pour connaître la raison de la courte détention de deux ans. Cette partie est la plus intéressante du livre. Le codétenu est un personnage pittoresque, dérangeant mais finalement attachant. La construction de ce roman me semble bancale. La partie précédant l’installation à Montréal est trop longue, selon moi. D’ailleurs, j’ai arrêté de lire à la page 100. Ce livre ne m’intéressait pas. Mon intention était de participer à Lecture en partage en le critiquant. Certaines circonstances ont fait que j’ai repris le livre, ce que finalement je ne regrette pas. La construction bancale vient aussi du fait que l’auteur passe d’une époque à une autre sans lien logique ou d’association d’idées. Mais peut-être a-t-il voulu illustrer de cette façon, deux mondes très différents. La partie relatant la détention en cohabitation m’a semblé la plus intéressante.
Contribution de Jacqueline CLAVERIE
- Plusieurs mondes ou plusieurs façons de vivre ce monde. Livre écrit à la première personne.
- Histoire d’une vie en deux parties qui s’entremêlent.
- Deux mondes : la prison au jour le jour et le déroulement de la vie.
- la prison P. 12
- Moi : Je n’ai pas tué- Deux ans ferme – 13e mois-solitude- sensation de très forte présence des êtres aimés.
- Patrick Horton : Le caïd a ses failles : souris, cheveux, mère, Harley, une certaine humanité.
- Ma vie : plusieurs mondes.
- Père : Danois, pasteur protestant ; Mère , cinéma Arts et Essais, tornade libertaire de 1968 puis porno.
- Clash : Canada.
- Père ami d’un organiste- déraille vers le jeu – mort.
- Excelsior : superintendant- rend service à tous- ami dans les assurances. Rencontre avec Winona pilote d’avions taxis et vie commune – Nouk – nouveau président de la copropriété.
Analyse du livre par Nicole BOIRIN
C’est un roman très controversé sur l’échec, l’art de gâcher sa vie et la manière dont les morts nous accompagnent.
Le monde de Dubois est tragique, violent, injuste (décès prématurés) mais le burlesque, l’onirisme n’est jamais loin,
voire le chamanisme, dans le récit douloureux de son narrateur. L’auteur emploie un ton décalé inimitable, grâce à un mélange d’humour acide et de tendresse sans tomber dans la tristesse ou la noirceur.
Ce roman prend une ampleur philosophique. L’auteur compose un magnifique portrait qui exalte l’aspiration à la
liberté. Tout sonne juste dans ce roman captivant, drôle et profond. Le lecteur retrouve l’univers si particulier de Jean-Paul Dubois: de Toulouse au Canada en passant par le Nord du Danemark .Il a su susciter avec une humanité touchante l’émotion ou la mélancolie à travers les drames de la vie.
Les retours relatif au 3e envoi de « Lectures en partage »
1 – Thierry Godard : Aussitôt reçu, aussitôt publié sur le site. Votre engagement le vaut bien !!! 2 – Danielle Dumont : Encore merci pour la présentation de ces beaux textes. Avec « La Mer à l’envers », Marie Darrieussecq nous interpelle, c’est un roman qui traite de l’actualité et de notre Humanité. Je ne connais cet auteur qu’à travers « Truismes » un premier roman qui traitait déjà de la dérive d’une société à travers la métamorphose d’une femme. Par ailleurs, je continue à faire suivre les présentations de lectures aux dames qui ne sont pas connectées sur Internet et qui apprécient ce lien. 3 – Danielle Bonnet : Merci pour le résumé de ce livre que j’ai envie de découvrir jusqu’à la fin. Le sujet est bien et malheureusement d’actualité et nous fait poser cette question : « Comment aurions-nous réagi à la place de Rose ? » et comme vous dites : « les paroles sont tellement plus faciles que les actes…. ». De même aujourd’hui, avec le COVID, on parle beaucoup de solidarité…. Qu’en restera-t-il dans quelques mois ? Soyons optimistes… De bons comportements, j’espère ! Encore merci pour ces échanges de lectures. 4 – Annie Valen : Un grand merci à vous tous pour vos commentaires… et un bonjour à chacun ! 5 – Cathy Chassagne : Merci Françoise et Paulette. J’ai lu « La Mer à l’envers », j’ai retrouvé la trame de l’histoire, les émotions, les questions qu’elle avait soulevées en moi. Tout est parti du geste spontané de Rose : donner le téléphone portable de son fils à Youssef. Par le contact physique et l’échange de regard entre Rose et Youssef un fluide puissant les a liés ; Youssef prête à Rose des super pouvoirs capables de l’aider. Malgré l’amour pour ses deux enfants, elle reste objective et libre, il lui faut : une grande confiance en sa famille pour agir, du courage. Le respect du projet de Youssef la bouleverse. Ce retour sur sa terre d’origine pose des questions intéressantes de même que l’évolution de sa pratique professionnelle.