Les anciens du quartier connaissent bien l’emplacement de la » Page Blanche « ; les jeunes arlacais n’en ont jamais entendu parler.
JBL « le p’tit curieux d’Arlac » – Can’arlacais n°10 – janvier, février, mars 1997
La Page Blanche, c’est l’ancien terrain de loisirs des journalistes de la Petite Gironde puis de Sud-Ouest où sont construites maintenant les résidences : parc de Peychotte, Modigliani, Fragonard. les Vieux Ormeaux et les Fontaines d’Arlac.
M. Dufourcq. fils de l’ancien gardien de ce petit domaine a bien voulu rassembler ses souvenirs pour nous, peu de temps avant sa mort. (1)
» A l’époque où nombre d’associations fleurissaient favorisées par la loi de 1901. est créée en 1908 l’Association amicale et récréative de « la Page Blanche ». Patronnée par le journal « La Petite Gironde » elle est le prolongement de la vie associative des employés de l’entreprise : travail et plaisir sont intimement liés. »
» C’est vers 1920 que le chef de la « grande famille » conclut un bail avec le propriétaire de la « Maison Carrée « (2) l’autorisant à occuper la partie basse du Domaine de Peychotte. à l’intention de son personnel. »
» Protégé par un long mur qui le séparait de la rue Aristide Briand au Sud. limité par le cours d’eau des Ontines au Nord (3). agrémenté d’une pièce d’eau entourant deux petites îles garnies de chênes et de magnolias sur la rive gauche du ruisseau, partagé à moitié par un bois de chênes à l’Ouest et par une prairie à l’Est, ce terrain présentait un lieu idyllique de rencontre pour les membres de l’Amicale. »
Le terrain était limité à l’Est par un tout petit chemin qui franchissait les Ontines par un ponceau formé de deux rails sur lesquels étaient attachées des planches souvent volées pendant la dernière guerre: bien élargi , c’est la rue Riaud. » On s’y rendait à pied ou à bicyclette et on y accédait par ce chemin , ou par un sentier dit de la Page Blanche lorsque l’on descendait de Saint Augustin. » (4)
Placée à l’orée du bois. à distance des Ontines, une grande baraque reste des surplus américains d’après guerre, abritait des tables et des chaises et servait de refuge en cas de pluie. Elle servait de salle de bal lors de la fête champêtre qui réunissait, à la fin du printemps. la grande famille du journal. Ce jour-là une barrique de bon vin offert par la direction, était mise en perce et le » vin patronal » égayait les groupes installés un peu partout, à l’ombre des grands chênes « .
Au cours des années, pendant cinquante ans. le quartier d’Arlac vit se multiplier les habitations ; tandis que l’enclos de la Page Blanche aménagé en terrains de sports (boules, tennis, football, basket) conservera avec sa petite maison de gardiennage, » l’aspect idéal d’un havre de paix… »
Maintenant, après la mort de M. et Mme Goudal et le morcellement des terrains de la Maison Carrée, l’enclos autrefois loué par le Journal est devenu une zone d’aménagement concerté. Encore quelques arbres, plus de ruisseau, pas de ponceau romantique, des résidences et beaucoup, beaucoup trop de circulation.
(1) – la rédaction entre guillemets est de M.Dufourcq.
(2) – M.Goudal qui avait acheté le domaine en 1907
(3) – L’avenue de Peychotte ou VDO passe au dessus du ruisseau des Ontines maintenant buse
(4) – Le chemin de la Page Blanche coupait à travers champs pour rejoindre la rue Emile Combes