JBL « le p’tit curieux d’Arlac » – Can’arlacais n°7 – janvier, février, mars 1996
Jusqu’à la première guerre mondiale le chemin vicinal ordinaire n°30 dit officiellement de Luchey au Tondu et par les Arlacais » chemin de Luchey « . prolongé à l’ouest par un chemin rural non dénommé, reliait directement le château de Bories situé le long de ce qui est devenu la rue Alfred Smith au Tondu et le Château de Luchey que connaissent tous les Arlacais.
C’était un chemin sinueux, bordé de terres cultivées vers Bordeaux et de landes à son extrémité dont on a du mal a imaginer le parcours aujourd’hui
Le chemin de Luchey a gardé son nom (1) et son tracé à son origine où il sépare Bordeaux au Nord de Mérignac au Sud, C’est dans ce chemin, au n°3. qu’a vécu la famille Blot dont les deux fils ont été tués pendant la guerre : l’aîné. Gérard. fusillé au camp de Souge par les Allemands le 21 septembre 1942 comme résistant, le cadet, Henri, maquisard en Dordogne retrouvé mort dans la rivière l’Isle le le 4 septembre 1944 (2). C’est aussi dans » ce bout de rue » que sont bâties aux n°16 et 18 deux maisons de style » Arts déco » dont l’une est vraiment remarquable.
Le chemin suivait ensuite ce qui est maintenant la rue Henri Blot puis tournait à gauche.
Ce campagnard a été élargi à la création du lotissement du » Beau Parc de Tenet » en 1929 par la société Bernheim frères et fils de Paris qui a revendu le surplus des terrains à l’Oeuvre des Pupilles de l’Ecole publique qui a réalisé l’Ecole de plein air de Tenet telle que nous la connaissons. Ce lotissemeni comprend les rues Edmond About et Diderot d’un côté et de l’autre les rues Henri Blot, Jean-Jacques Rousseau, et l’est de la rue de Bordeaux entre les deux précédentes ainsi que la rue Parmentier . la partie ouest de la rue de Bordeaux faisant partie du lotissement de Bories-Haut-Méjean créé par M. Barbeillon en 1926 caractérisé par ses rues à noms de villes.
Avez vous remarqué la maison de style néo-landais du carrefour » Blot-Rousseau » ? C’était la conciergerie du domaine de Tenet avant lotissement. tandis que la maison des n° 62-64-66 de la rue de Bordeaux, la plus haute. était celle du chef de culture de la même propriété.
Encore un coup à droite et à partir du carrefour Bordeaux-Rousseau-Parmentier. direct jusqu’au Luchey. mais hélas, le chemin de fer de ceinture construit à partir de 1914 et ouvert aux trains militaires en 1917 a tout bouleversé. (2).
Reprenons calmement : C’est pour le passage à niveau du chemin de fer que le chemin de Luchey a été détourné vers la droite après la rue d’Alger, afin qu’un seul passage de la voie ferrée soit créé. celui de l’avenue Victor Hugo que nous connaissons : le PN 3. Dans cette section, notre chemin s’appelle rue Jules Michelet. Grand historien et archiviste français (179S-1874) et borde, à droite, le lotissement de Bories-Haut-Méjean et à gauche la cité de la Verrerie créée en 1924 et le terrain de la Verrerie de Carmaux ouverte en 1929. fermée en 1963. terrain dont la future utilisation inquiète tant les Arlacais.
Quant au tracé de l’ex chemin de Luchey vers le château, on ne le retrouve pas sur place en superposant le plan cadastral de 1844 et le plan aérotopographique de 1937. on ne retrouve qu’une petite portion commune entre le vieux tracé du chemin rural et la rue Hugla vers les numéros 20-30. (3)
Hugla ? un entrepreneur paraît-il ! Mais rien de moins sûr. Allez vite voir le château de Luchey (ou Huchey) avant qu’il ne s’écroule car seul le lierre le tient encore, en vous rappelant qu’il fut château viticole (4). ancien logement de fonction d’officier du 144e régiment d’infanterie (pas en même temps) et qu’il faillit être la première école d’Arlac en 1922 (2).
(1) – Pas tout à fait c’est maintenant la rue DU Luchey, côté Mérignac et rue DE Luchey côté Bordeaux, comprenne qui pourra.
(2) – voir le Can’Arlacais n° 000, 3 et 4
(3) – des renseignements sur les lotissements de cette partie d’Arlac seraient les bienvenus.
(4) – voir l’article de Mme Dominique Manenc dans « Sud Ouest » du 12 octobre 1995